Je possessif et Je collectif entre jeux...

Convergències artístiques i textuals
africanes a l’entorn de la Mediterrània
Mesa redonda:El Mediterráneo como melting-pot trans-poético.
Brosquil Edicions

Je possessif et Je collectif entre jeux de
mémoire

C’est quand j’ai compris que la vie existe en dehors des
frontières de mon lieu de naissance, aujourd’hui que je me
réveille loin de ma terre aimée, qu’est né le titre donné à mon
livre de poème Occulte au soleil «Oculto al sol». Un jeu avec les
changements drastiques d’un entourage à un autre, de climat,
d’année pleine de jours ensoleillés à presque tout à fait
le contraire. Ce jeu existant entre la migration d’un lieu à un
autre est le même qui resurgit dans mes vers et proses, j’utilise
en effet le je possessif mais surtout aussi, le je collectif.
Puisque durant les aventures d’un voyage, d’une élévation,
d’une inspiration…, les réalités de tous bords se rencontrent,
des vérités de toutes sensibilités s’entrechoquent, là où le je
collectif cherche une pacification de courants et de tendances
en donnant la main à tordre a la cohérence. Le même jeu peut
aussi s’entrevoir devant l’image de la femme et de l’homme.
Chacun d’entre eux a une masculinité ou féminité qu’il rejette
quand la reconnaissance réelle de ce fait est une invitation
à un meilleur entendement. On peut penser que l’idée est
utopique mais l’Être de ce siècle a aujourd’hui assez d’expérience
et d’histoire vécues pour croire que nous ne sommes
pas dans une genèse de la vie sur terre. Un je possessif est un
moi intérieur pure, l’ADN d’une sensation génétiquement extériorisée
là où le je collectif est une personnalisation ouverte
assujettie à une possibilité d’opposition ou une idée collective
avalisée.
Dans le recueil de poèmes Occulte au soleil, l’essence de
tous les sentiments développés au large des lignes qui le
composent, peuvent se résumer par les courts vers interpellateurs
qui introduisent chacun des deux parties du livre : «Ma
langue, c’est celle là avec laquelle je me réveille au milieux
d’un entourage présent et changeant… Pour entrevoir un peu
plus de ce que je suis, ou bien, les autres que je suis» (Occulte
au soleil, 2010: 3, 39). Une ouverture du coeur et de l’esprit aux
fluctuations de la vie dans l’espace et le temps, d’une réalité
collective ou individuelle à une autre et, une cohérence libre
et hybride entre le Moi, les adversités, le possible et l’impossible
dans le présent. Même si je ne connais pas l’autre, j’ai
affaire à lui et vice-versa.
En suivant le jeu des contradictions résolues de n’importe
quel élément Lambda vif, le tiraillement, dans un sens figuré,
qu’il peut y avoir par exemple entre, un Être dans le juste
milieu de l’imprévu, à d’un côté, une vie super rapide, contraignante
par le système d’avilissement, d’allégeance vers la standardisation
humaine pour produire sans cesse et, de l’autre,
le même Être actif principal concerné qui ne peut dépasser
ses limites au risque palpable et vertigineux de s’autodétruire
collectivement ou individuellement. Donc le rétablissement
du moi dans un bienêtre devient forcément communal. L’évidence
reste dans le fait que le je possessif perçoit, sent et
pense à l’impossibilité d’un corps face à l’excédent de vitesse
active et passive sur lui-même. Ce même je possessif quand
il est contre le mûr et voit qu’il a la peste comme tout le
monde, réagit d’une manière ou d’une autre. Pourquoi peut on
avoir une montre et ne jamais avoir le temps? Pourquoi,
après chaque voyage de l’Être dans un rêve ou une réalité,
les frontières inventées se transforment en vanités dans un
intérieur humain indélébilement doté de sensations, d’intuitions,
de faiblesse devant l’obstacle du moment à soupeser
et, des milliers d’années évolutives sur le dos poursuivant la
marche ?
Le jeu des contradictions innées et acquises dans l’Être
vis-à-vis de son entourage présent pour sa survie, est un
champ ouvert et mouvementé d’énergies que nous sommes,
qui se rétro alimentent par tamponnement entre sujets et l’expérience
de vie afin de résoudre le moment présent et tirer
les conséquences. Le contact d’une main de percussionniste
avec la peau nue qui couvre son instrument, résonne en sons
de différentes notes, résultat d’une connivence entre une âme
vive et une autre morte et sèche qui en quelque sorte, est et
était. Pour conclure que le je dans tous ces sens est interdépendant
et déterminant à l’heure de consentir ou non.
(Pag :271-273-274)

Abdoulaye Bilal Traoré
© els autors
© d’aquesta edició: Brosquil Edicions

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